Comme nous l'avons vu dans le Cours 2, la culture est une donnée déterminante pour l'homme. Sans elle, l'homme n'est humain qu'au sens biologique. Or, l'hérédité biologique ne suffit pas. L'homme doit devenir humain en recevant une éducation qui lui transmet un héritage culturel. Nous devons donc bien tout à notre culture. En ce sens, elle semble déterminer l'avenir de chaque individu. Cependant, si la culture est une donnée anthropologique générale, les cultures sont très différentes les unes des autres. Dès lors, les conditions de développement matériel et économique de chaque culture déterminent-elles l'avenir de ses membres ? Cette question présuppose une forme de matérialisme : les modes de vie, les relations économiques, les structures sociales détermineraient le devenir des individus, mais aussi leurs pensées, leurs relations, leurs visions du monde. N'est-ce pas cependant nier la liberté de l'individu, c'est-à-dire sa capacité à dépasser ce qui est simplement donné par les circonstances ne dépendant pas de sa volonté ? Telle est la question que Sartre pose dans L’existentialisme est un humanisme.
Le photographe anglais James Mollison s'est intéressé dans la série intitulée Where children sleep (2010) à la chambre (ou parfois au simple lieu) où les enfants dorment dans une famille. Par cet angle d'approche, on perçoit très clairement les différences dans l'environnement matériel de ces enfants et de leurs familles, donc les différences culturelles, mais aussi par là même les différences économiques et sociales. L'enfant portraituré se révèle parfois être le reflet ou le support du statut social des parents. L'intérêt de cette série de photographie réside également dans le fait qu'elle montre au sein de quelle culture chaque enfant est élevé et dans quelle mesure l'éducation transmise en détermine l'avenir.
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